Publié le 26 août 2015 par emmeric le person
Adrien PAVIA : le ne-waza dans la peau
Il a les yeux qui brillent comme tous les passionnés. Il maîtrise totalement son intervention. Il ne fait pas du judo…il le vit ! Le ne waza demande de l’expérience . Ca se mérite . Adrien n’a pas 30 ans et il enseigne déjà comme un expert. Comment est ce possible ?
C’est vrai qu il est tombé dedans tout petit. Richard, son père, est professeur de judo. Mais il a aussi bénéficié d’une enfance peu commune . Il est l’aîné de la « tribu » Pavia, une fratrie de 8 enfants en judogi. Devant ses prédispositions naturelles son père très tôt lui a concocté un programme de haut- niveau . Cela s’est fait en émulation et en complicité avec ses 2 sœurs Olympe et Automne. Il a pu étancher sa soif de judo.Mais il a changé de dimension le jour où Jean-Pierre GIBERT a proposé a ses parents de le prendre sous son aile avec ses 2 sœurs. Il n’a eu qu’eux comme élèves pendant 3 ans. Olympe bien que la plus technique, a rapidement renoncé. Il s’est serré les coudes avec Automne et n’a rien lâché . Connaissant le degré d’exigence de Maitre GIBERT, un des plus grands experts mondiaux du ne waza, il a commencé à enrichir son bagage technique . Il était à peine cadet.Il rentre ensuite au pôle France de Marseille. Là encore un haut-lieu de formation technique sous la direction de Marc ALEXANDRE le champion Olympique de Séoul. Il a franchi une nouvelle étape, car la concurrence y est rude et le plateau dense en nombre de judokas. Mais c’est dur parfois de savoir qu’en finale que l’on ne fera pas partie de l’équipe de France seniors. Certains ne s’en remettent jamais . D’autres le digèrent et grandissent, comme Adrien.Une idée en tête partir au Japon. Aller jusqu’au bout de son rêve. Il se donne toutes les cartes en main en apprenant le japonais, et part pour 6 mois…faire de la lutte libre à Tokyo ! Il est comme ça Adrien, un guerrier dans l’âme et un homme de défi. En réalité son destin va vite le rattraper là-bas . En immersion totale, il a fait du judo exclusivement tous les jours.Quand on rentre, on a un temps d’adaptation et généralement on a l’impression d’être aller au bout de son envie. Rien n’est comparable au rythme quotidien des dojos japonais. Ça serait mal connaître Adrien. Il a envie d’aller au bout des choses. Le ne waza c’est toute sa vie. Alors autant se confronter à la discipline qui l’a développé dans toutes les dimensions : le Jujitsu brésilien. Il est devenu une référence.Dans son esprit, une idée a germé : Valoriser ses acquis en ne wasa et en faire profiter le maximum de judokas. Enseigner est devenu une évidence. Il a suivi les cours de japonais d’Yves CADOT, et il sait que l’on ne réussi que si on a la fibre enseignante. Je le vois là à Grisolles dans le cadre du stage du tournoi des 5 continents de Patrick FERRARA. Adrien est épanoui . La variété de ce qu’il propose subjugue les coachs américains qui en ont vu d’autres. On se rend vite compte du puit de science du bonhomme . Ca n’est pas pour rien que pour la deuxième année consécutive il est intervenu au stage national des cadets.
Sa barbe lui mange le visage mais son sourire est bien visible. Ses yeux pétillent . Le soir on a passé une partie de la nuit à refaire le monde. Une belle tranche de vie que je garde précieusement : la certitude d’avoir vu passer un personnage.